Les insultes ? On est blindés !!!

Publié le par naimar

C'est l'histoire d'un mec... qui veut être le plus discret possible, mais qui est au centre de tout. Du match, du terrain, des joueurs, du jeu... Incontournable, l'arbitre. Saïd Ennjimi est comme tous ses confrères, il veut voir du jeu, mais doit faire respecter les règles. Pas toujours simple dans un monde où les enjeux sont énormes. Récit de l'homme en bleu après VA-Saint-Etienne (1-0).

La cordelette qui tient le sifflet a bien vécu et l'attache est rouillée. Pas un gri-gri, presqu'un vestige, « ça me ramène toujours à la réalité. J'ai arbitré en Départemental et aujourd'hui je suis International. » Elle a tout connu depuis qu'il arbitre. Dix-sept ans de hauts et de bas, comme dans une saison. Un petit objet tout simple qui lui remet toujours en tête le sens de sa vie : prendre du plaisir.

Dans le commandement des arbitres, il y a aussi « protéger les joueurs et ne pas influencer le résultat. » Pas toujours simple. C'est aussi pour ça qu'il sort « fatigué, nerveusement et physiquement » de ses matches. « Il faut une attention de tous les instants. »

Le match, il ne commence donc pas quand il entre dans les stades. « Dès qu'on connaît notre désignation, on regarde le classement des équipes. On ne s'intéresse pas aux cartons récoltés par les joueurs mais plutôt à ceux qu'il faut protéger, aux créateurs. Des garçons comme Ben Khalfallah, Audel, Nenê, Gourcuff... Car il y aura toujours quelqu'un pour les surveiller. »

Les premières minutes sont donc capitales. « C'est là qu'on va voir ce que veulent faire les équipes. Si elles veulent garder le résultat, mettre la pression, attaquer tout de suite. » Huitième minute, Angoua tacle sévèrement Sanogo. M. Ennjimi laisse l'action se développer et revient ensuite vers le défenseur valenciennois calmer le jeu. « J'essaie toujours de discuter, de prévenir. Mais il faut qu'il y ait une réception en face. Sinon, on passe à autre chose. » Bisevac en a aussi eu un aperçu en fin de rencontre. « Je lui ai demandé quel intérêt il y avait à mettre la pression alors qu'il avait la faute. Car c'est toujours quelques minutes après qu'il y a la réplique... dans le dos de l'arbitre. »

Canaliser les émotions, maîtriser les sautes de pression dans des enceintes qui ne demandent qu'à bouillir, comme le sang des acteurs, d'ailleurs. « Les insultes, on est blindés. On regrette juste que les polémiques soient relayées dans les médias. On ne supporte plus d'entendre dire "on a été volés". C'est grave comme terme. Et quand on entend dire qu'on n'aime pas une équipe, faut arrêter la paranoïa. » L'arbitre fait partie du jeu « et moi je suis là pour arbitrer un jeu. Quand on fait une erreur, on la reconnaît. On sait qu'on a une influence, mais on ne se dit jamais que notre coup de sifflet vaut 1,8 million d'euros. » Le jeu, toujours le jeu.

(Source : Voix du Nord)

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